essai de leurres souples pour la truite en début de saison
Le leurre souple, une technique longtemps ignorée pour la truite
La pêche sportive de la truite au lancer a été de nombreuse décennie symbolisée par la pêche à la cuiller tournante, avec lé renommée Mepps argentée à point rouge et la non moins fameuse Black Fury. Les poissons nageurs Rapala n’étaient alors utilisés que par quelques spécialistes. Avec l’avènement de la pêche au leurre moderne depuis une dizaine d’année, les poissons nageurs de plus en plus technique ont fini par rivaliser, voire détrôner les cuillers dans les boites des pêcheurs modernes.
Or le début de saison est une période de l’année ou les poissons nageurs ne constituent pas nécessairement les leurres plus adaptés et les plus efficaces pour la recherche des truites sauvages. Les mois de mars et avril sont en effet souvent caractérisé par des eaux froides et relativement hautes. Dans ces conditions, les truites se nourrissent pour compenser la période de disette hivernale, mais restent peu enclines à se déplacer pour intercepter un poisson nageur passant rapidement au dessus de leur poste. Il est souvent plus rentable de tenter ces poissons peu agressifs avec un leurre ou un appât péchant assez lentement et demeurant à proximité du fond.
Il est difficile de remplir ces conditions avec un poisson nageur, même les plus plongeants dveant être récupéré rapidement sur plusieurs mètre avant d’atteindre leur profondeur de nage. D’autre part, on hésite aussi généralement à gratter le fond d’une rivière parsemée de gros blocs qvec notre dernier joujou japonais à 20 euros l’unité acheté lors de la trève hivernale et tout juste sorti de sa boite !!
Pour pallier à ces défauts, j’ai souvent pêché au vairon en début se saison, principalement avec les godilles du commerce. La méthode est certes éprouvée, mais implique de disposer de poisson frais à chaque sortie. Pas très pratique pour les sessions rapides en sortant du boulot. De plus j’ai toujours eu des regrets à tuer ces poissonnets, pour ensuite relâcher toutes les truites capturées. Cela manquait de cohérence.
Il y a quelques années, j’avais testé des shad monté sur ces montures à vairon, mais leur inertie due au battoir caudal ne leur permettait pas une immersion assez rapide. J’ai rapidement abandonné, constatant par ailleurs que l’essor de la peche au leurre souple ne concernait pas les pecheurs de truite, focalisés pour la plupart comme moi sur les poissons nageurs.
Quelques pecheurs plus créatifs et persévérant ont tout de même développer la peche au leurre souple pour la truite, et les résultats de collègues sur la Haute Loue, comme Frederic Faivre et Jean François Desgranges mont donné envie de creuser à nouveau la piste du leurre souple pour la truite.
La peche au shad pour les fosses et les courants puissants et profonds
Les truites se cantonnent souvent en début de saison à des zones profondes, pouvant atteindre plusieurs mètres. Dans ce type de poste, elles ne sont pas forcement en recherche de nourritrue et peu aggresive. La peche avec des shad à battoir caudal est bien adaptée, à condition de lester assez fortement le leurre. J’utilise des shad de 8 ou 10 cm, montés sur des têtes plombées de 7 à 12g. Cela peut paraitre lourd pour un petit LS, mais cela permet de pecher creux, avec des vibrations même à faible vitesse. C’est par exemple nécessaire à l’aval des seuils de tuf ou la profondeur peut dépasser 2m ou 3m, et où un violent courant brasse la surface. Un tel poid permet de percer la veine de courant de surface et d’aller chatouiller les truites posté dans la zone plus calme près du fond.
Cela permet aussi de lancer très loin et de prospecter de nombreux poste sur le même lancer. Cela peut être intéressant en grande rivière, ou dans le cas ou la rive d’en face n’est pas accessible, permettant d’atteindre des postes jamais prospectés avec des poissons nageurs.
Je monte le shad sur une tête plombée sur laquelle j’ai coupé l’hameçon dès la fin du plomb, car celui-ci est souvent trop gros, rigidifie le leurre et gène l’engammage.
C’est quelques gouttes de colle cyanoacrylate qui maintiennent le leurre sur ce qu’il reste de la tête plombée. Sur l'image ci dessous un pointer 78 est présenté pour l'échelle. L’armement est constitué d’un triple ou d’un simple voleur ventral, qui permet de piquer les poissons même avec une ligne tendue lors d’ne dérive en aval et parfois sans ferrer lors des touches violentes.
De plus le poids de la tête plombée ne permet guère à la truite d’aspirer le leurre souple, et réduit les chances de piquer avec un montage classique.
Je n’utilise pas des shad au plastique trop mou, pour que les vibrations émises restent conséquentes et bien perceptible dans les eaux vive. Cela permet la capture de nombreuses truites, comme en attestent les nombreuses marques de dents sur ce shaker.
L’action de peche est proche de celle du pecheur à la godille. On lance vers l’amont et on récupère simplement le mou se formant sous l’effet du courant, et maintenant la bannière très subtilement détendue. Cela permet au leurre de pecher au plus près du fond. La coulée peut être agrémentée de quelques animations pour déclencher les touches, mais une récupération linéaire suffit souvent, les chocs du leurre sur les galets rompant d’eux même la monotonie.
Sur les zone moins profondes, comme les plat voir les radiers, en lancer plein travers suivi d’une récupération lente permet une dérive du leurre en arc de cercle, comme au poisson nageur, tout en limitant sa profondeur d’évolution. Le touches sont alors plus violents et interviennent sur une ligne tendue, d’où l’intérêt du triple positionné sous le ventre en arrière du leurre.
Cette technique m’a permis la capture de plusieurs jolis spécimens en zone profonde cette saison et la saison précédente, sur des types de postes ou j’avais rarement réussi à prendre une truite au poisson nageur
La pêche au « finess shad » pour une prospection précise des postes vers l’amont
J’ai encore peu pratiqué cette technique, exigeant plus de touché et de maitrise de la dérive que la précédente. Cette technique me semble intéressante pour prospecter les radiers ou les secteurs de courant moyennement profond et avec des postes marqués (gros blocs, racines, sous-berge etc…). L’action de peche consiste à lancer son leurre vers l’amont et à récuperer le mou de la bannière qui se forme en effectuant des animations canne haute, en « twitching ». Monté sur une tête plombée darting, le leurre présente une nage erratique susceptible de déclencher l’attaque des truites, souvent agressives sur ces postes qui sont des zones d’alimentation.
La pluparts des modèles de shad finesse peuvent être mis en œuvre, avec une préférence pour les coloris assez naturels en eau claire. Pour cette peche ou les nombreuses animations et relachés permettent une conduite assez détendue de la ligne, j’utilise une simple tête plombée car le leurre est plus facilement gobé qu’avec une ligne tendue. Le grammage de la tête plombée est à adapté en fonction de la taille du leurre, de la profondeur et du courant, entre 2 et 7g généralement. Un article de Sylvain Legendre sur le dernier numéro de la revue électronique fish me est ciblé sur ce type de leurre.
La pêche à vue au leurre imitatif.
Pechant occasionnellement à la mouche, j’ai pu constater avec quelle facilité les truites dédaignent des nymphes sur hameçon de 18 et fil de 10 centième, dès lors qu’elles sont mal présentées. Il est alors difficilement concevable d’imaginer une truite repérée dans une eau limpide se ruer vers un grossier leurre en plastique. Mais comme souvent à la pêche, les à priori doivent être mis de coté, tant certains leurres, de part leur réalisme (citons le « chabot » popularisé par Fred sur la Loue, les leurres orkla etc…) sont capables de déclencher des réactions violentes chez les truites.
Après une approche soignée, il suffit d’amener, le leurre par quelques petites tirées dans le champ de vision de la truite et d’observer sa réaction. Attention aux ferrages trop prompts qui retirent le leurre de la gueule du poisson. Le leurre doit être lesté modérément, afin de faciliter son aspiration, mais assez pour que les phases de descente ne laissent pas le temps à la truite de discerner le subterfuge !
Les leurres souples ouvrent donc de nouveau champs d’application dans le domaine de la pêche à la truite. Il existe sans doute de nombreuses autres façons de procéder, n’hésitez pas à échanger dans les commentaires sur vos utilisation des LS en première catégorie !