Nos réponses sur l'évolution de la pêche dans le Jura pour 2014.
L'avenir de la pêche dans le Jura et bien plus largement au niveau national, passe par des décisions et des actions concrètes. Il a été demandé un avis aux pêcheurs, avis que chacun jugera en son âme et conscience.
Nous avons donné le nôtre, avec des amis d'autres départements, également investis dans leurs AAPPMA respectives. En voici quelques extraits. Pensez à participer sur le site de la DDT : http://www.jura.equipement-agriculture.gouv.fr/avis-de-participation-du-public-a769.html , avant le 4 décembre 2013.
Courrier 1 :
C'est une excellente initiative de créer ce type de parcours car la pêche du black-bass est une pêche passionnante, qui attire de nombreux pêcheurs. Ceux-ci investissent souvent beaucoup dans du matériel et n'hésitent à parcourir de nombreux km, ce qui contribue à développer le tourisme et le secteur économique lié à la pêche. Développer et protéger les populations de black-bass en Saône et Loire est donc important et ne concerne pas seulement le monde la pêche. Il faut étendre ce type d'initiative en rivière (en suivant l'exemple du parcours no kill de Cuisery) où il faut désormais cesser la pêche professionnelle qui met en péril ces actions, avec cette fois-ci de faibles retombées économiques pour la communauté.
Courrier 2 :
Bonjour,
En espérant que cet avis permettra d'aller encore plus dans la protection des milieux et le développement du loisir pêche, les deux étant indiscociables.
Moins de pêcheurs au bord de l’eau, des milieux dégradés et des poissons moins nombreux par endroits. Triste constat mais l’avenir de la pêche n’est pas figé. Merci sur ce point de contribuer à mettre en œuvre ce débat d’idées suivi de mesures concrètes et rapides on l’espère !
1 ) Protection des espèces par ouverture différée
Ouverture de la pêche du brochet et du sandre le 1er Juin 2014 : Très bonne chose mais insuffisante. Le 15 Juin serait mieux. Je m’explique :
Le climat Jurassien est froid l’hiver et les périodes de reproduction sont encore plus tardives que dans certaines régions françaises. Les sandres n’ont pas, comme l’an dernier, terminé leur reproduction le 1 er Juin en raison d’un hiver qui s’est éternisé avec des températures anormalement froides. Les charbonniers (mâles qui défendent les nids) étaient encore bien présents sur Vouglans à cette période.
Cette mesure est indispensable pour éviter les pillages sur les frais de sandres en Mai ! A ce moment ces poissons se jettent sur n’importe quoi et sont malheureusement, traditionnellement « viandés » lorsqu’ils sont vulnérables.
Pour finir sur ces périodes de fermeture, je pense que fin Novembre comme il y a quelques années, était plus raisonnable que fin le 31 décembre. Les pêches modernes se sont développées à vitesse grand V et les pêcheurs en « verticale » sont désormais légion ( boom depuis 1 an ou 2 ) à la période Novembre/Décembre. Les sandres s’étant regroupés et font le plein de réserves pour l’hiver dans des profondeurs importantes ( 15 mètres et plus ) . Leur remontée en surface leurs infligeant des dégâts majeurs dus aux phénomènes de décompression et des lésions internes irréversibles . De plus, cette période de gavage sur cette période automnale, fait prendre énormément de poissons à chaque sortie. Malgré les quotas, prendre 10, 20 sandres dans la journée n’est pas rare et même relâchés, ces poissons iront pour beaucoup agoniser au fond de l’eau, suite aux lésions internes expliquées en amont.
Je suis moi-même pêcheur aux leurres, et occasionne parfois des dommages aux poissons dans ces conditions.Comme tous les pêcheurs aux leurres d'ailleurs, ni plus ni moins! Je ne trouve pas que ce soit une bonne chose de fermer certains plans d’eau profonds ( 15 mètres et plus ), où le sandre est présent, au 31 décembre pour les raisons évoquées ci-dessus ( mortalité élevée des prises à cette période ).
2) Taille des captures :
Je suis clairement pour une maille de 50 cm pour le sandre et de 60 cm pour le brochet.
Explications : un sandre de 40 cm ne s’est pas forcément reproduit. Un sandre de 50 cm si !!!
Pour le brochet, je suis partisan d’un système de maille inversée comme en Irlande. La pêche y est ouverte toute l’année et le poisson abondant. Les pêcheurs peuvent garder un poisson de moins de 50cm et un poisson trophée (largement métré). Les meilleurs géniteurs étant les poissons entre 60 cm et 1 mètre. Donc si vous prélevez ces poissons dans cette fourchette de taille, vous diminuez les capacités de reproduction de cette espèce.
3) Salmonidés :
Pour le corégone, taille à 35 cm partout. Les pêcheurs de Chalain se plaignent de prendre moins de poissons maillés. A 32,1 cm, un coup de matraque derrière la tête. Pas étonnant donc de voir les jolis poissons de plus en plus rares. Sans parler des 5 poissons journaliers sur ce plan d’eau… Un non sens. On ne va plus à la pêche pour se nourrir en 2013.
4) Quotas :
Très déçu qu’une proposition de quotas revus à la baisse ne soit pas proposée sur tout le département, ou la France même. Nous ne pouvons plus faire l’autruche et faire comme si les milieux allaient bien. Ce n’est pas en alevinant que les problèmes de fond seront résolus.
La diminution des quotas est un passage incontournable pendant plusieurs années pour redonner à nos milieux un second souffle.
5) Réserves temporaires :
C’est un point INDISPENSABLE à GENERALISER PARTOUT. L’idéal étant de coupler réserves temporaires/ zones de frayères et aménagement du milieu.
L’AAPPMA de la Gaule Moirantine demandera à Monsieur le Préfet, la possibilité d’installer des zones de réserves temporaires sur le lac de Vouglans, entre son ouverture en Mars et jusqu’au 15 juin. Toute forme de pêche y serait interdite (même la pêche au coup, principe d’une réserve) pour éviter le pillage des sandres sur leurs zones de reproduction dès le mois d’Avril / Mai).
Interdire la pêche aux leurres sur Vouglans avant l’ouverture serait une des clés !!!!!
Comme dit au préalable, il faut aménager des zones de frayères, investir des sommes utilement, c'est-à-dire portant sur l’amélioration de la qualité de l’eau et des milieux, et non centrer les actions sur l’alevinage bien inutile, si le milieu est dégradé et si le poisson n’a pas le substrat nécessaire pour se reproduire !
6) Les parcours no-kill :
« Réouverture de la pêche sur la basse Bienne en No-Kill depuis l’aval du barrage d’Etables à Saint-Claude au pont jouxtant les carrières Di-Lena à Lavancia-Epercy (23 000m). »
Bonne initiative à condition que les contrôles soient renforcés. 23 km , c’est beaucoup à surveiller .
A condition que ce parcours reste en no-kill pendant des années, pour que les truites s’habituent de nouveau à la présence des pêcheurs et retrouvent leur côté sauvage, ce qui n’est plus le cas au Pont de Jeurre et sur bien d’autres tronçons de la Bienne.
A condition que les piscicultures pollueuses responsables de la transmission de germes, virus et autres, soient lourdement sanctionnées (pollueur/payeur). Dénoncer ces pisciculteurs peu scrupuleux et leur faire mettre la main au porte-monnaie est aussi une étape incontournable pour retrouver des milieux plus sains. Pourquoi la Bienne est-elle fermée depuis 2 ans ? Quelle est l’origine de cette mortalité ? Je me trompe en pensant qu’il s’agit d’une pisciculture ?
7) Les pêcheurs professionnels :
Les pêcheurs désertent les rivières et lacs. Moins de cartes vendues, moins de poissons qu’il y a 10, 20 ou 30 ans. Des réalités. Les pêcheurs professionnels ne sont pas les bienvenus et ne le seront jamais. Trop peu scrupuleux, irrespectueux de la ressource par uniques enjeux économiques et financiers, pillant les plans ou cours d’eau où les AAPPMA s’évertuent d’œuvrer, allant où les PCB ne sont pas assez nombreux pour que les poissons puissent encore être consommés et désertant la zone lorsque les réserves sont épuisées. Voilà le contraire de ce qu’il faut pour l’avenir de nos milieux.
En conclusion :
Le développement de la pêche de loisir passe par une hausse des pêcheurs prenant une carte.
Ceci n’est possible que si les poissons sont nombreux.
Ceci n’est possible que par la mise en place de réformes drastiques et majeures (ouvertures plus tardives, zones de réserves temporaires, aménagement des milieux, augmentation des tailles de captures, diminution des quotas … etc.).
Ceci n’est possible que par des actes et des choix responsables, lucides et éclairés.
La qualité des milieux est bien plus importante que des guerres de clochers. L’intérêt collectif doit primer dans l’intérêt des poissons et donc des pêcheurs.
Courrier 4 :
Objet : Avis de participation du public : pêche en eau douce dans le département
Les points positifs :
1 : Repousser les dates d’ouverture des carnassiers (sandres et brochets) au 1er juin afin de permettre à ces poissons de se reproduire.
2 : Les décisions concernant les parcours no kill notamment ceux de La Bienne et de la rivière d’Ain, cours d’eau fragilisés. Parfait pour les rivières, pour les pêcheurs et les AAPPMA qui gèrent ces parcours. Mais attention au futur changement de réglementation sur ces parcours qui pourraient anéantir les bienfaits de ces décisions. Ouvrir ultérieurement au prélèvement occasionnera une véritable « boucherie ». Maintenir le plus longtemps possible ces parcours no kill est un gage de maintenir une population de truites et d’offrir du plaisir aux pêcheurs qui fréquentent et fréquenteront ces parcours.
Pour aller plus loin :
1 : Il me semble nécessaire d’augmenter les tailles de capture des sandres (50cm) et brochets (60cm) pour permettre à ces poissons d’atteindre leur maturité sexuelle.
2 : Des zones de mise en réserve temporaire doivent être généralisées afin de protéger les poissons des abus de pêcheurs peu scrupuleux (zones de frayère). Sur ces dernières l’ouverture de la pêche au 15 juin permet de garder des zones vierges de pression de pêche pendant la reproduction souvent tardive du sandre dans notre département.
3 : Des quotas à 3 salmonidés par jour sur l’ensemble du département serait une bonne décision et même à mon sens qu’un simple début. La maille de la truite sur les grandes rivières comme l’Ain pourrait passer au moins à 30 cm…
4 : Limiter le nombre de cannes à 3 diminuerait les abus des pêcheurs ayant beaucoup de lignes en action de pêche (femmes et enfants ayant leur carte pour permettre au père de famille de quadriller un plan d’eau !)
Pour conclure, je souligne la bonne initiative de demander son avis au public, aux gens concernés par ces mesures qui font et feront évoluer la pêche de loisirs.
Courrier 5 :
On compte sur vous et merci de nous faire part de toute remarque constructive dans la rubriques " commentaires " pour participer aux décisions importantes qui se profilent prochainement.